La santé du cheval de sport peut être comparée à celle d’un sportif humain de haut niveau, qui requiert un suivi médical et un entraînement sportif adapté. Pour atteindre les objectifs qui lui sont fixés, un cheval de sport doit être dans les meilleures conditions possibles pour exploiter pleinement son potentiel. La mise en place de bonnes pratiques en amont de l’entraînement physique du cheval est une étape primordiale, qui se poursuit ensuite par un suivi de son travail.
Comment optimiser le suivi de la santé du cheval de sport ? Comment les vétérinaires interviennent-ils dans ce processus ?
Les différents éléments à surveiller dans la santé du cheval de sport
Le cheval de sport au repos
Avant même d’envisager des examens pour évaluer la santé physique de son cheval à l’entraînement, la mise en place de bonnes pratiques en amont du travail est une étape primordiale. Elle consiste en différentes étapes :
Le comportement général : vérifier que le cheval mange et boit normalement et qu’il a un apport alimentaire adapté. Il est important d’être attentif à la baisse de poids, qui est un bon indicateur pour repérer du stress, des ulcères gastriques et/ou du surentraînement. Si le cheval présente des douleurs, il montrera alors des comportements anormaux comme l’agitation ou la paresse.
L’état corporel : indicateur de la qualité du rationnement du cheval, le contrôler régulièrement est indispensable pour adapter la ration et mettre le cheval dans les meilleures conditions possibles pour évoluer. Le surpoids ou, à l’inverse, un manque d’état peut être néfaste pour la santé du cheval à long terme.
La température : premier signe révélateur de la santé du cheval, elle se base sur les mêmes valeurs qu’un humain au repos, c’est-à-dire qu’elle doit être comprise entre 37,0 et 38,5 degrés Celsius. Néanmoins, il est important de prendre en compte certaines variations physiologiques qui peuvent apparaître avec le stress ou un changement climatique par exemple.
La fréquence cardiaque : comprise entre 25 à 45 battements par minute pour un cheval adulte au repos. Il est important de vérifier qu’elle ne dépasse pas 50 battements par minutes au repos ce qui pourrait être le signe de l’apparition d’une douleur ou d’une maladie cardiaque.
La fréquence respiratoire : correspond au nombre d’expirations et d’inspirations faites par un cheval en 1 minute. Chez un cheval en bonne santé au repos, elle est comprise entre 6 et 20 cycles respiratoires par minute. Au-delà de cette valeur, cela pourrait indiquer que le cheval présente une douleur ou souffre d’une maladie respiratoire.
Les muqueuses : normalement roses et humides, on peut les regarder en soulevant la lèvre supérieure. Elles peuvent indiquer un problème de santé si les muqueuses sont sèches ou de couleur foncée.
Le cheval de sport à l’entraînement
Pour suivre au mieux la santé du cheval de sport à l’entraînement, les paramètres listés précédemment sont essentiels : température, fréquence cardiaque ou encore fréquence respiratoire. Mais il existe cependant quelques adaptations :
La fréquence respiratoire et la fréquence cardiaque auront des données plus élevées lors de l’entraînement que lors du repos. Durant l’exercice, la fréquence cardiaque d’un cheval de sport peut monter jusqu’à plus de 240 battements par minute. Si votre cheval est en bonne santé, sa fréquence cardiaque doit redescendre assez rapidement après l’exercice (décroissance très rapide puis plus lente ensuite). De même pour la fréquence respiratoire, celle-ci peut être très élevée lors d’un exercice important. Elle doit néanmoins redescendre assez rapidement si votre cheval se trouve en bonne santé. Le cheval doit avoir retrouvé une fréquence respiratoire normale dans l’heure suivant l’exercice.
Un suivi médico-sportif de l’entraînement peut s’avérer très intéressant à mettre en place au sein d’une écurie de haut niveau par exemple. Comme chez l’homme, des indicateurs de tolérance de l’exercice demandé peuvent être utilisés.
Zoom sur la fréquence cardiaque
Pourquoi la mesurer ?
Suivre la fréquence cardiaque d’un cheval athlète peut permettre de détecter d’éventuelles maladies respiratoires mais aussi de la douleur, du stress. Elle permet également de suivre le cheval dans son objectif sportif et d’établir un programme d’entraînement qui lui est spécifique.
Comment la mesurer ?
Pour la mesurer, il faut se munir d’un capteur connecté comme Equimetre afin de pouvoir la mesurer directement pendant l’exercice pour :
- Identifier la bonne condition physique du cheval avant une importante échéance.
- Connaître les zones de fréquence cardiaque atteintes lors du travail du cheval, pour aider le cavalier à gérer l’entraînement en adaptant le niveau de l’effort par rapport à son cheval (aptitude physique, objectifs, etc.).
- Évaluer la qualité de la récupération, pour évaluer la tolérance du cheval face à certains exercices.
- Surveiller toute anomalie de la fréquence cardiaque.
L’intervention des vétérinaires dans le suivi de la santé du cheval de sport
La performance sportive est le fruit d’une bonne préparation physique et d’un bon état de santé. C’est pour cela que les vétérinaires sont indispensables dans le suivi de la santé cheval de sport. Il passe par la mise en place de la médecine préventive :
La vaccination
Si le cheval participe à des compétitions, la vaccination contre la grippe est obligatoire, mais il est très important aussi de vacciner les chevaux contre le tétanos et la rhinopneumonie qui sont deux maladies qui peuvent les toucher.
Les soins dentaires
L’usure des dents du cheval a tendance à se faire moins bien et moins régulièrement en box, avec une alimentation à base de foin et de concentrés, que lorsque le cheval est dehors à l’herbe.
On observe généralement l’apparition de surdents, localisés classiquement à l’extérieur des prémolaires et molaires supérieures, et à l’intérieur des prémolaires et molaires inférieures. Celles-ci peuvent blesser le cheval lorsqu’il mange ou lorsqu’il est monté avec des lésions apparaissant à l’intérieur des joues ou sur la langue). Les soins dentaires d’entretien (râpage des dents) doivent être ainsi faits annuellement.
Les tests sanguins
De plus, le vétérinaire pourra effectuer des tests sanguins lorsqu’il intervient dans le suivi du cheval de sport. Ces tests sanguins sont effectués en général en début de saison, avant/après un test d’effort, avant/après une compétition ou tout simplement au moindre doute sur l’état de santé. Il pourra également effectuer des tests d’effort avec l’évaluation de paramètres physiologiques comme la lactatémie après chaque phase d’exercice et lors de la récupération.
Le bilan locomoteur
Le vétérinaire peut également effectuer un bilan locomoteur, une endoscopie respiratoire, tout autre examen d’imagerie ou encore prescrire des séances d’ostéopathie soit en préventif, soit lors de problème. Ces différents examens effectués par le vétérinaire dans le cadre du suivi du cheval de sport permettent d’évaluer si le cheval est en bonne forme physique, sa tolérance à un éventuel problème préalablement identifié et individualiser l’entraînement de chaque cheval.
Quelques problèmes de santé courant chez les chevaux athlètes
De nombreuses maladies existent chez les chevaux et certaines d’entre elles se révèlent plus ou moins courantes, comme les troubles digestifs, les maladies parasitaires, les maladies respiratoires, les problèmes orthopédiques, les problèmes dermatologiques, etc. Heureusement, de nombreux traitements existent pour y remédier.
Les troubles digestifs
Par exemple, les troubles digestifs qui sont majoritairement représentés par les coliques, sont aujourd’hui la première cause de mortalité chez le cheval. Les chevaux présentent différents signes lors de coliques qui sont majoritairement des signes d’expression d’une douleur (cheval qui gratte le sol, qui se couche, se roule, qui transpire beaucoup, etc.).
Les maladies parasitaires
Les chevaux sont également la cible de maladies parasitaires qui sont principalement transmises par des insectes, moustiques notamment, ou des tiques. Ces dernières sont porteuses de maladies comme la piroplasmose ou la maladie de Lyme. Les premiers signes de ces maladies sont de la fièvre, d’où l’importance de prendre régulièrement la température de son cheval et d’appeler le vétérinaire si celle-ci est trop élevée.
Les maladies respiratoires
Concernant les maladies respiratoires, le cheval est très sensible aux poussières et aux moisissures et peut développer de l’asthme. Ainsi, il est important de consulter le vétérinaire en cas d’apparition de ces symptômes afin de mettre en place un traitement médical adapté et d’avoir également des conseils sur l’environnement du cheval et sur les moyens d’alimentation.
Les problèmes de locomotion
Les problèmes locomoteurs se traduisent par l’apparition d’une boiterie et nécessitent l’intervention du vétérinaire dans le but d’effectuer un examen approfondi, avec des outils tels qu’EQUISYM ou de l’imagerie associée (échographie, radiographie, IRM ou scintigraphie).
Ces différentes maladies sont courantes et il est important d’en connaître les signes afin de pouvoir avertir son vétérinaire rapidement. Les mesures de prévention passent par tous les examens cliniques qui permettent d’anticiper l’apparition de problèmes.
Conclusion
Le suivi de la santé du cheval de sport permet d’optimiser ses performances sportives et d’exploiter pleinement son potentiel tout en limitant l’apparition de blessures. C’est un processus continu qui nécessite des examens vétérinaires réguliers, une attention particulière au régime alimentaire, un suivi du comportement, de l’état corporel et des signes vitaux.
Comme chez le sportif humain de haut niveau, il convient d’adapter l’intensité du travail du cheval à chaque individu. Le cavalier doit pouvoir s’appuyer sur une équipe de professionnels autour de lui mais aussi sur de nouveaux outils qui lui apportent une aide dans ce suivi.
SOURCES :
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Mots-clés: santé du cheval de sport, stress, maladie cardiaque, vaccination, médecine préventive, lactatémie.
Crédit photo @Hannah Cole