Home 9 Interview 9 L’expérience du Dr. Olivia Coulet avec EQUISYM

À l’occasion du CSI3* organisé par l’Hubside Jumping au Haras des Grillons – à Valence – notre équipe a eu la chance d’échanger avec le docteur Olivia Coulet, vétérinaire équin dans sa clinique de Douvaine.

Découvrez, à travers cette discussion sur l’utilisation des outils de quantification dans la médecine vétérinaire, l’expérience du Dr. Coulet.

Pourriez-vous vous présenter ? 

Je suis Olivia Coulet, vétérinaire en Haute-Savoie, au sein de la clinique Natur’Vet, qui allie aussi bien l’allopathie que la médecine naturelle. Nous sommes proches de la frontière Suisse donc nous travaillons aussi bien en Suisse qu’en France.  Nous sommes vraiment une  clinique qui essaie de s’axer sur tout ce qui est nouvelles technologies, comme par exemple l’EQUISYM.

Comment avez-vous entendu parler d’EQUISYM ?

J’ai dans un premier temps entendu parler des capteurs liés à la locomotion. On a cherché un petit peu, mon mari et moi, et comparé un peu tous ces capteurs qui sont arrivés sur le marché. Il y a un vétérinaire qui est venu faire une visite d’achat sur un cheval qu’on vendait, qui avait un autre système, donc on a un petit peu regardé. Au premier abord l’interprétation nous a paru un peu compliqué.

Puis nous sommes allés au championnat de France à Fontainebleau, où il y avait un stand qui présentait l’EQUISYM, et c’est là que nous avons commencé à nous renseigner. On a eu une présentation sur nos propres chevaux qui a fini de nous convaincre complètement de l’efficacité et de la nécessité du système. C’est un système ludique et simple d’utilisation.

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Comment l’intégrez-vous dans votre pratique quotidienne ?

Cela fait maintenant 6 mois qu’on utilise EQUISYM à la clinique. Au départ j’étais la seule vétérinaire à l’utiliser et récemment c’est un vétérinaire, nouvellement arrivé à la clinique, qui est plus dédié à l’EQUISYM. C’est maintenant lui qui l’utilise le plus. Je trouvais intéressant d’avoir un vétérinaire qui allait vraiment développer l’utilisation de cet appareil auquel on croit beaucoup. 

Pour l’instant, notre utilisation se fait principalement dans le cadre de suivis. Nous avons toujours réalisé des suivis sur beaucoup de chevaux de sport, sur lesquels on est amené à faire des check-up très réguliers (y compris quand les chevaux sont en pleine forme). Maintenant nous réalisons ces check-up avec l’EQUISYM, parce qu’à mon avis, l’avantage c’est que nous pouvons peut vraiment déceler des débuts de défauts d’amplitude ou autre, qu’on ne verrait pas à l’œil nu. 

Sur chaque cheval, les premiers monitoring sont toujours effectués par les vétérinaires.  Quand on rentre dans le cadre d’un suivi sur le long terme, le gros avantage, c’est que nos assistantes peuvent ensuite aller monitorer les chevaux. Les données sont ensuite utilisées et interprétées à la clinique par les vétérinaires. C’est vraiment un gain de temps énorme pour les vétérinaires, sachant que nous avons beaucoup de travail – pour peu de vétérinaires – pour moi c’est un vrai avantage.

Quels sont les retours de votre clientèle ?

Tous les clients sur lesquels nous avons entamé un forfait EQUISYM sont vraiment en attente du suivi des chevaux, ils sont très demandeurs. Par exemple, ils nous contactent d’eux même après un concours important où ils sentent que le cheval a un peu forcé, pour nous demander de venir contrôler le cheval avec l’EQUISYM dans la semaine. L’idée est qu’on regarde si tout va bien, si on peut continuer la saison comme ça ou s’il y a des choses à faire sur le cheval, un peu de repos ou un travail différent. Nous avons un très bon retour des clients à ce sujet là.

Une autre utilisation de l’EQUISYM que j’ai trouvé aussi très intéressante, c’est en post-soins. Lorsqu’on effectue un soin sur un cheval, on revient le monitorer une ou deux semaines après, quand le client le sent mieux. Cela permet d’être objectif sur l’amélioration qu’on a eu suite à nos soins. C’est intéressant pour le cheval, pour le propriétaire mais aussi pour nous, pour valider les soins qu’on fait.

Auriez-vous des cas concrets à nous partager ?

On passe de plus en plus de chevaux pieds nus, et la phase de passage de ferré à pieds-nus peut être un peu délicate. Lorsqu’on déffere des chevaux qui ont déjà des pathologies, et qu’au début il y a des périodes où ils sont moins bien, c’est très difficile de faire la part des choses. De savoir s’il a uniquement mal aux pieds pour le moment, et qu’il faut simplement attendre l’évolution du pieds-nus, ou si ce cheval, qui a déjà une pathologie, doit être soigné. 

Il y a un cheval de sport, qui fait du CSO et qui est assez jeune (6 ans). J’ai longtemps hésité avant de le mettre pieds-nus, et quelque temps après l’avoir déferré il a commencé à être moins bien. C’est un cheval qui a des problèmes de pieds, il est donc difficile de savoir si sa douleur venait du pied-nu. Nous avons donc fait le test, en le monitorant avec EQUISYM sans ses fers, puis nous l’avons fait ferrer – avec un ferrage simple – et nous avons attendu une semaine. Ensuite, nous l’avons repassé avec l’EQUISYM, et on s’est aperçu une bonne amélioration du cheval, juste en lui remettant des fers. 

C’est un cheval sur lequel je me serais peut être posé la question de lui refaire des soins vétérinaires, mais avec l’aide d’EQUISYM on s’est dit qu’il fallait juste être un peu plus patients, car on a vu une nette amélioration en lui remettant les fers. Le but c’est vraiment de le garder pieds nus mais ça m’a permis de voir, vraiment objectivement, quel était le problème. C’était un cheval qui n’avait pas une grosse boiterie, seulement une petite gêne qui créait des contre-performances, donc on pouvait avoir un doute à l’œil nu. Là ça a été très objectif.

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Quelle est la fonctionnalité EQUISYM que vous trouvez la plus utile ?

Lors de l’analyse avec l’EQUISYM ce qui me parle le plus ce sont les courbes. Personnellement je trouve ça plus parlant que les indices sur le cheval, mais je pense que c’est propre à chaque vétérinaire. Je trouve que les courbes sont très ludiques. On a la possibilité de faire la comparaison immédiate entre la main gauche et la main droite, ou encore à la même main entre le sol dur et le sol mou, en ayant les courbes qui se superposent, je trouve ça très parlant et très facile d’utilisation. 

Que pensez-vous de l’intégration des technologies dans la pratique vétérinaire  équine ?

Je suis à 100% pour l’intégration des nouvelles technologies dans la santé en général. C’est quelque chose qui m’a toujours intéressé et j’ai fait beaucoup recherches dans ce sens la. Je pense aussi qu’au niveau de la clientèle il  y a une importante demande, car dans le monde en général on utilise de plus en plus la technologie, ça parle aux gens, et ça peut aussi les rassurer. 

En revanche je pense qu’il ne faut surtout pas que cela remplace le sens diagnostic des vétérinaires. Il  faut toujours continuer à développer son sens diagnostic mais avoir tous ces appareils à notre disposition va permettre d’affiner de plus en plus les diagnostics, les traitements, et la santé du cheval et ses performances.

Je l’utilise aussi beaucoup pour les jeunes vétérinaires. Toutes les cliniques vétérinaires cherchent à recruter, donc on embauche de plus en plus de jeunes vétérinaires. Au niveau de la validation de ce qu’ils voient sur les chevaux, l’EQUISYM est fantastique. Dans notre clinique,  les deux nouveaux vétérinaires qui sont récemment diplômés l’utilisent énormément : ils regardent le cheval, disent ce qu’ils en pensent, et peuvent après contrôler et valider avec l’EQUISYM. Je trouve que ça les fait vraiment évoluer beaucoup plus vite.

Mots-clés : Olivia Coulet, vétérinaire équin, EnvA, CIRALE, saut d’obstacles, quantification de la locomotion, locomotion équine, asymétries locomotrices, EQUISYM

Photo : Scoopdyga