Accueil 9 Bien-être 9 Les pathologies musculaires chez le cheval athlète

Les pathologies musculaires équines peuvent avoir un impact significatif sur la santé et la performance des chevaux. Les muscles jouent un rôle essentiel dans la locomotion, l’équilibre et la stabilité, et tout dommage ou dysfonctionnement musculaire peut entraîner une baisse de la performance et des conditions de vie du cheval. 

Comment fonctionne le système musculaire du cheval ? Quelles sont les différentes pathologies musculaires et quelles peuvent en être les causes et conséquences ? 

Anatomie et physiologie musculaire

Pour mieux comprendre les pathologies musculaires chez le cheval athlète, il est important de connaître quelques bases :

Caractéristiques des muscles squelettiques

Les muscles squelettiques sont les principaux muscles impliqués dans les mouvements du corps. Ils sont attachés aux os par des tendons et sont contrôlés par le système nerveux. Ils sont composés de fibres musculaires qui sont entourées d’un tissu conjonctif appelé fascia.

Chez le cheval, ces muscles sont particulièrement développés dans les membres, le dos et les fessiers. Les muscles du membre antérieur sont composés du biceps brachii, triceps brachii et du deltoïde. Ceux du membre postérieur comprennent le quadriceps fémoral, le muscle fessier et le gastrocnémien. Le long du dos, les muscles soutenant la colonne vertébrale sont le longissimus thoracis, l’iliocostalis et le spinalis. Ces muscles sont essentiels pour la stabilité et la flexibilité de la colonne vertébrale.

Fonctionnement des muscles 

Les muscles sont composés de deux types de fibres musculaires : les fibres musculaires de type I et les fibres musculaires de type II. Les fibres musculaires de type I, également appelées fibres musculaires lentes, sont adaptées pour des activités à faible intensité mais de longue durée, comme la marche et le trot. Les fibres musculaires de type II, également appelées fibres musculaires rapides, sont adaptées pour des activités à haute intensité mais de courte durée, comme le galop et le saut.

Lorsqu’un muscle se contracte, les fibres musculaires sont stimulées par le système nerveux et produisent une force de traction. Cette force est transmise aux tendons, qui sont attachés aux os et produisent un mouvement. La production de force dépend du nombre de fibres musculaires recrutées et de leur taux de contraction. Les muscles squelettiques du cheval athlète sont capables de produire des forces importantes en raison de leur taille et de leur taux de contraction élevé.

Causes des pathologies musculaires 

Quelles causes potentielles ?

L’exercice excessif est l’une des principales causes de pathologies musculaires chez le cheval athlète. Des entraînements trop intenses ou mal adaptés peuvent entraîner une fatigue musculaire excessive, des lésions et/ou des inflammations. Les muscles peuvent également subir des dommages permanents en cas de surmenage, ce qui peut entraîner une diminution de la performance et une augmentation du risque de blessure.

Les traumatismes musculaires, tels que les contusions et les élongations, sont également des causes courantes de pathologies musculaires chez le cheval. Ils peuvent être causés par des chocs directs, des chutes ou des blessures liées à l’entraînement. Les lésions musculaires peuvent entraîner une douleur, une inflammation et une diminution de la fonction musculaire.

Les déséquilibres nutritionnels sont une autre source de pathologies musculaires. Les carences en protéines, en minéraux et en vitamines peuvent affecter la santé musculaire et entraîner une fatigue et une prédisposition aux blessures musculaires. Ces déséquilibres peuvent aussi affecter la capacité du corps à récupérer après l’entraînement, ce qui peut augmenter le risque de lésions musculaires.

Certains troubles métaboliques peuvent également contribuer au développement de pathologies musculaires. Le syndrome de Cushing, le syndrome métabolique équin et l’hyperkaliémie périodique sont des exemples de troubles qui peuvent affecter la santé musculaire.

Quels facteurs de risques ?

La sur-utilisation est un facteur de risque commun associé aux pathologies musculaires chez le cheval athlète. Elle peut être causée par du surentraînement, des compétitions fréquentes ou encore des changements rapides d’intensité d’entraînement. Cela peut entraîner des lésions musculaires, des déchirures, des tendinites et des douleurs musculaires. Les muscles les plus souvent affectés par la sur-utilisation sont les muscles des membres postérieurs, en particulier le muscle fessier et les muscles de la cuisse.

Le manque de récupération est également un facteur de risque, tout comme les déséquilibres musculaires. Ils peuvent être causés par des défauts de posture, des mouvements répétitifs, des lésions musculaires antérieures ou encore un manque de renforcement musculaire équilibré.

Enfin, une alimentation inadéquate peut entraîner une perte de poids, une perte de masse musculaire, une diminution de la force musculaire et une diminution de la performance athlétique. Les carences nutritionnelles les plus courantes qui peuvent être source de pathologies musculaires sont le manque de protéines, vitamine E, sélénium et électrolytes. Une alimentation inadéquate peut également contribuer à la surcharge en glucose, ce qui peut causer une myopathie de stockage de glycogène (PSSM).

Typologies de pathologies musculaires  

Les pathologies musculaires chez le cheval athlète peuvent être classées en différentes catégories, en fonction de leur cause et de leur présentation clinique :

– Les myopathies de stockage de glycogène (ou PSSM) sont des affections musculaires héréditaires caractérisées par un stockage anormal de glycogène (Substance stockée dans le foie et les muscles, formant une réserve de glucose pour l’organisme) dans les muscles. Les symptômes cliniques comprennent une faiblesse musculaire, une fatigue, une raideur, une atrophie musculaire et une douleur musculaire. Les chevaux atteints de cette affection sont souvent plus sensibles à l’exercice et peuvent présenter une faiblesse musculaire plus prononcée après l’effort.

– La myosite ou rhabdomyolyse est une affection musculaire aiguë caractérisée par la rupture des cellules musculaires et la libération de myoglobine dans le sang et causée par un effort musculaire intense et prolongé. Les symptômes cliniques comprennent une faiblesse musculaire, une douleur musculaire, une urine foncée, une insuffisance rénale et une fièvre. Les chevaux atteints de cette affection peuvent être incapables de se tenir debout ou de se déplacer normalement.

– La myosite équine atypique (MEA) est une affection musculaire aiguë et potentiellement mortelle causée par une intoxication à la toxine produite par des bactéries du sol appelées Clostridium sordellii et Clostridium novyi. Les symptômes cliniques comprennent une faiblesse musculaire, une raideur, une incoordination, une perte d’appétit et une insuffisance rénale. La MEA est souvent associée à la consommation de foin de luzerne contaminé par des spores de Clostridium.

– Les contractures musculaires sont des affections caractérisées par une contraction musculaire prolongée ou continue qui peut être douloureuse et restreindre le mouvement normal. Les contractures musculaires peuvent être causées par une variété de facteurs, notamment un effort musculaire excessif, une déshydratation, une blessure musculaire ou un déséquilibre électrolytique.

equimetre vet

Diagnostic, traitement & prévention      

Diagnostic

Le diagnostic des pathologies musculaires chez le cheval athlète peut être difficile car les symptômes peuvent être similaires à ceux d’autres affections musculosquelettiques. Le diagnostic repose sur une combinaison d’examens cliniques, d’imagerie et de tests de laboratoire. 

L’examen clinique est la première étape du diagnostic et consiste à évaluer les symptômes et la condition physique générale du cheval. Les méthodes d’imagerie, telles que l’échographie, la radiographie et l’IRM, peuvent aider à diagnostiquer les pathologies musculaires. Enfin, les tests de laboratoire, tels que les analyses de sang et d’urine, peuvent aider à identifier des anomalies dans les niveaux d’électrolytes, de protéines et d’enzymes musculaires, qui peuvent indiquer une pathologie musculaire.

Traitement

Le traitement des pathologies musculaires chez les chevaux athlètes peut varier en fonction du type et de la gravité de la pathologie. Le repos est souvent recommandé pour les pathologies musculaires légères à modérées. Cela permet au muscle de récupérer et de guérir naturellement.

Les médicaments tels que les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) peuvent être utilisés pour réduire la douleur et l’inflammation associées aux pathologies musculaires, tout comme la thérapie physique, telle que la massothérapie, les ultrasons et les ondes de choc. Ces techniques peuvent aider à réduire la douleur, améliorer la circulation sanguine et favoriser la guérison des lésions musculaires. Dans les cas graves, une intervention chirurgicale peut être nécessaire, par exemple pour la réparation de ruptures musculaires ou la correction de malformations musculaires.

Prévention des pathologies musculaires

La prévention des pathologies musculaires chez les chevaux athlètes est essentielle pour minimiser le risque de blessures et maintenir une performance optimale.

Un entraînement adapté à chaque cheval et régulier peut aider à renforcer les muscles et à réduire le risque de blessures. Les outils de suivi de la performance tels qu’EQUIMETRE VET sont une aide précieuse pour la gestion et l’individualisation des entraînements.

Afin de découvrir un cas concret, nous vous conseillons de lire l’histoire d’Arion. Son entraîneur a pu prévenir un risque de coup de sang grâce à l’analyse des données de récupération.

Toujours concernant le travail, un échauffement progressif et des étirements peuvent aider à réduire la raideur musculaire et à prévenir les lésions musculaires. Enfin, une alimentation équilibrée avec des niveaux adéquats de protéines, de vitamines et de minéraux est importante pour maintenir la santé musculaire.

Conclusion

Les pathologies musculaires sont courantes chez les chevaux athlètes, en particulier dans les disciplines équestres qui exigent un effort physique intense. Les avancées technologiques et scientifiques offrent aujourd’hui des solutions plus efficaces et précoces pour la détection des lésions musculaires, améliorant ainsi la santé et la performance des chevaux. 

Cependant, la recherche continue dans ce domaine et offre des perspectives prometteuses pour améliorer la compréhension des pathologies musculaires chez les chevaux athlètes et développer des traitements plus efficaces, tels que l’utilisation de cellules souches et de thérapies géniques. 

SOURCES :

LOPEZ-PLANA, C., SAUTET, J.Y. and RUBERTE, J. (1993). Muscular pathology in equine laryngeal neuropathy. Equine Veterinary Journal, 25(6), pp.510–513. doi:https://doi.org/10.1111/j.2042-3306.1993.tb03002.x.

Hövener, J., Barton, A.K., Merle, R. and Gehlen, H. (2020). Review: Poor performance in the Warmblood sport horse – causes and diagnostic approach. Pferdeheilkunde Equine Medicine, 36(6), pp.511–530511–530. doi:https://doi.org/10.21836/pem20200604.

Findley, J. and Singer, E. (2015). Equine back disorders 1. Clinical presentation, investigation and diagnosis. In Practice, 37(9), pp.456–467. doi:https://doi.org/10.1136/inp.h4854.

Quist, E.M., Dougherty, J.J., Chaffin, M.K. and Porter, B.F. (2011). Diagnostic Exercise: Equine Rhabdomyolysis. Veterinary Pathology, 48(6), pp.E52–E59. doi:https://doi.org/10.1177/0300985811414034.

Mots-clés: pathologies musculaires équines, système musculaire, outil de quantification, physiologie équine, locomotion équine, EnvA, CIRALE