La myopathie atypique est une maladie qui affecte les chevaux. Il s’agit d’une faiblesse musculaire généralisée causée par une intoxication d’une molécule contenue dans les samares et les plantules de certains érables. Lorsque les chevaux broutent sur des pâturages où se trouvent ces arbres, ils peuvent ingérer des toxines qui endommagent les muscles et provoquent une défaillance musculaire. Généralement fatale dans 75% des cas, cette maladie peut survenir à tout moment de l’année, même si elle est plus fréquente à l’automne (¾ des cas) et au printemps (¼ des cas).
Quelles sont les différentes causes de la myopathie équine atypique ? Est-il possible de prévenir cette maladie ? Et de la guérir ?
Quels sont les causes de la myopathie équine atypique ?
La myopathie atypique est causée par la présence d’un acide aminé appelé “hypoglycine A” et de la methylenecyclopropylglycine ». Elle se caractérise par une destruction des muscles posturaux, respiratoires et du myocarde. Cette toxine se trouve principalement dans les graines de certains arbres comme l’érable sycomore et l’érable négundo. Les chevaux peuvent donc ingérer cette toxine simplement en broutant sur des pâturages contaminés ou en mangeant du foin ou de la paille contaminés. Une fois ingérées, ces toxines endommagent les cellules musculaires et perturbent le métabolisme énergétique des chevaux.
La myopathie atypique frappe les équidés de toutes espèces (chevaux de trait, de selle, poneys, ânes et zèbres) séjournant en pâture la majeure partie de la journée. La majorité des cas passe plus de 6h par jour en pâturage.
Quels sont les symptômes de la myopathie équine atypique ?
Il est essentiel de pouvoir reconnaître les symptômes de la myopathie équine atypique dès qu’ils apparaissent, car un diagnostic précoce et une intervention vétérinaire rapide peuvent augmenter les chances de survie du cheval malgré le fait qu’aucun remède n’existe.
Les symptômes de la myopathie atypique peuvent varier en fonction de la gravité de la maladie, mais ils peuvent inclure une faiblesse musculaire, une raideur, une difficulté à se déplacer, une perte d’appétit, des douleurs musculaires, des tremblements et même une détresse respiratoire.
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Important : ces symptômes peuvent également être observés chez les chevaux atteints d’autres affections musculaires et neurologiques, il est donc essentiel de consulter un vétérinaire pour un diagnostic précis.
Comment traiter la myopathie équine atypique ?
La réalité est qu’il n’existe a ce jour pas d’antidote contre cette maladie, la seule bonne méthode est la prévention, car dans les ¾ des cas la myopathie équine est fatale.
Cependant, un traitement symptomatique est mis en place : Administration de vitamines et d’antioxydants qui soutiennent la fonction musculaire et le métabolisme énergétique. L’apport énergétique doit être assuré via des sucres puisque le muscle du cheval ne sait plus, temporairement, utiliser les lipides.
Un protocole de traitement de soutien peut être mis en place :
- Administrer des antalgiques pour lutter contre la douleur
- Mettre le cheval sous perfusion afin de maintenir et rétablir un taux d’hydratation et soutenir les reins
- Sonder la vessie du cheval, cette toxine peut créer de la rétention urinaire
- Soutien respiratoire
Des antioxydants et des suppléments nutritionnels peuvent également être prescrits pour aider à réduire les dommages musculaires. Dans certains cas, une intervention chirurgicale peut être nécessaire pour enlever les tissus musculaires nécrosés.
Peut-on prévenir la myopathie équine atypique ?
Empêcher la présence de samares sur les pâtures est une tâche difficile. Même en évitant de planter des érables à proximité des herbages, la dispersion des graines par le vent reste significative, atteignant des distances allant jusqu’à plus de 100 mètres de l’arbre. Mais voici quelques conseils pour prévenir la maladie :
- Évitez de laisser vos chevaux brouter sur des pâturages où se trouvent des érables sycomores.
- Assurez-vous que vos chevaux ont un accès adéquat à de l’herbe fraîche et à une alimentation équilibrée.
- Surveillez attentivement votre cheval pour détecter tout symptôme de la myopathie atypique et consultez immédiatement un vétérinaire en cas de doute.
- Maintenez un environnement propre et sûr pour vos chevaux, en éliminant les débris végétaux potentiellement toxiques
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Quelles sont les conséquences de la myopathie équine atypique ?
Les lésions musculaires permanentes sont un problème courant chez les chevaux atteints de MA. Les chevaux peuvent développer des zones de fibrose musculaire pouvant entraîner une raideur musculaire et une réduction de la flexibilité. Cette raideur peut rendre l’exercice difficile pour le cheval, ce qui peut avoir un impact sur sa capacité à performer en compétition.
Cette maladie peut également entraîner des déficits neurologiques, qui développent une faiblesse musculaire, une paralysie ou une ataxie, pouvant affecter leur capacité à se déplacer et à se tenir debout. Dans les cas les plus graves, les chevaux peuvent être incapables de se lever sans assistance et peuvent nécessiter une euthanasie.
Plus globalement, les chevaux atteints de myopathie atypique peuvent avoir un système immunitaire affaibli, ce qui augmente le risque de développer d’autres maladies.
Conclusion
La myopathie équine atypique est une maladie grave affectant de manière importante le bien-être et la qualité de vie des chevaux. Cette maladie va jusqu’à mettre en danger leur vie. Finalement, le meilleur moyen de traiter efficacement la myopathie atypique est la vigilance. Mais quelle est la situation en Europe ?
Depuis 2005, un réseau d’alerte a été créé pour surveiller la myopathie atypique, connu sous le nom d’AMAG (Atypical Myopathy Alert Group). Ce réseau a été initié et est géré par l’Université de Liège en Belgique et réunit des chercheurs et des cliniciens européens qui font face aux problématiques liées à cette maladie.
En France, depuis l’apparition des premiers cas en 2002, le Réseau d’Epidémio-Surveillance en Pathologie Equine (RESPE) participe activement au réseau européen.
https://respe.net
L’automne est une saison à risque pour la myopathie atypique des équidés. Pour des informations à caractère pratique, nous vous invitons à lire l’article « Réponses aux Questions Fréquemment Posées (FAQs) à propos de l’alimentation et de la gestion des équidés ainsi que de la gestion des pâtures afin de réduire le risque de myopathie atypique » téléchargeable librement via ce lien http://hdl.handle.net/2268/245399 ainsi que ses annexes (fiche explicative: « Comment reconnaitre les érables de nos régions » : http://hdl.handle. net/2268/242222). Encouragez vos connaissances à rapporter les cas au groupe d’alerte de la myopathie atypique et au RESPE:– en tant que propriétaire, via le lien :– en tant que vétérinaire, via le lien :– en tant que vétérinaire (cas survenus en France), via le lien :Vous aiderez ainsi la recherche.Informations complémentaires :
SOURCES :
Ifce.fr. (2023). Available at: https://equipedia.ifce.fr/sante-et-bien-etre-animal/maladies/appareil-locomoteur/myopathie-atypique [Accessed 4 Aug. 2023].
Respe – Réseau d’Epidémio-Surveillance en Pathologie Équine. (n.d.). Myopathie atypique. [online] Available at: https://respe.net/maladie-equine/maladies-du-paturage/myopathie-atypique/#:~:text=Cette%20maladie%20est%20une%20intoxication [Accessed 4 Aug. 2023].
Baise, E., Habyarimana, J.A., Amory, H., Boemer, F., Douny, C., Gustin, P., Marcillaud-Pitel, C., Patarin, F., Weber, M. and Votion, D.-M. . (2015). Samaras and seedlings ofAcer pseudoplatanusare potential sources of hypoglycin A intoxication in atypical myopathy without necessarily inducing clinical signs. Equine Veterinary Journal, 48(4), pp.414–417. doi:https://doi.org/10.1111/evj.12499. https://www.classequine.com/fiches-maladies/myopathie-atypique-du-cheval/. https://www.myopathie-atypique.uliege.be/cms/c_4322323/en/myopathie
Mots-clés : myopathie équine, érable, cellules musculaires, myopathie atypique, etc.
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