Dans le monde de la compétition équestre, la préparation des chevaux de haut niveau nécessite à la fois rigueur et précision. Fabrice Saintemarie est gérant du centre équestre de Dompierre-sur-Mer, “La maison du poney” et cavalier professionnel. Il nous partage son expérience dans la gestion de ses chevaux, notamment Ito de Lortenia et Hashtag du Lie, qu’il prépare pour le prestigieux Mondial du Lion. Entre entraînements spécifiques et l’utilisation de technologies innovantes telles qu’Equimetre, Fabrice met tout en œuvre pour assurer la performance et le bien-être de ses chevaux, tout en minimisant les risques de blessures.
Découvrez comment ces outils l’aident à affiner ses stratégies et à surveiller la santé de ses chevaux au quotidien.
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Fabrice Saintemarie, je suis le gérant du centre équestre de Dompierre-sur-Mer. Notre structure propose une partie club qui compte 450 licenciés ainsi qu’une écurie dédiée aux propriétaires où l’on privilégie le sport et le haut niveau. Nous formons des jeunes compétiteurs, notamment des cavaliers de haut niveau à poney et junior, et moi-même, je continue à monter à cheval en compétition.
Ito de Lortenia et Hashtag du Lie sont vos deux chevaux pour le Mondial du Lion. Comment les avez-vous préparés pour cet événement, en termes d’entraînements, compétitions et performances ?
Ito de Lortenia est un cheval que j’ai acheté avec les Toussaint, qui sont des propriétaires qui m’accompagnent depuis le début. Lorsqu’il avait 5 ans, il a rencontré de nombreux problèmes : douleurs, coups, piroplasmose, et on a découvert qu’il était allergique à l’AVEMIX (médicament indiqué dans le traitement des infections gastro-intestinales). Par conséquent, il n’a pas pu participer à la finale des 5 ans. On savait qu’il avait du potentiel, mais on doutait de sa solidité. Après une saison écourtée, il a débuté sa sixième année de manière prometteuse, bien que délicate. Cependant, lors de la finale, il s’est révélé, et depuis, il ne cesse de progresser.
Quant à Hashtag du Lie, nous l’avons acheté à 3 ans. Il mesurait déjà environ 1m67 à l’époque, mais il a beaucoup grandi, atteignant aujourd’hui 1m80, ce qui a été une surprise. À 5 ans, il faisait souvent des parcours avec 4 ou 8 points, ce qui m’a un peu démotivé. Mais ma femme l’aimait bien et a décidé de le reprendre à 6 ans pour lui laisser le temps de mûrir. Il a ainsi appris tranquillement son métier. Puis je l’ai repris en fin d’année de ses 6 ans et il a commencé à bien se classer, avec une 5ème place dans un deux étoiles à Fontainebleau.
À 7 ans, il a débuté l’année en force. Même s’il a eu une baisse de forme au milieu de la saison, et est revenu en pleine forme pour la fin de saison. C’est un cheval imposant, et avec les pluies annoncées pour le Mondial du Lion, gérer sa taille et son déplacement dans l’eau sera un défi intéressant.
Quels sont vos objectifs pour le Mondial du Lion ? Et à plus long terme avec ces chevaux ?
Hashtag a besoin de patience. Il est grand, avec des allures normales, mais je vais faire de mon mieux pour représenter les éleveurs qui l’ont fait naître. Pour eux, voir leur cheval au Mondial du Lion est un événement marquant dans une vie d’éleveur. C’est un cheval courageux, toujours prêt à se donner pour son cavalier.
Quant à Ito, il semble avoir franchi un cap lors de la finale. Il travaille sans effort apparent, là où auparavant tout lui coûtait. Il grognait facilement, transpirait beaucoup, mais maintenant tout paraît naturel. Mon objectif est de le garder en bonne santé et de le préparer pour ses 7 ans, car pour moi, c’est vraiment un cheval d’avenir.
Quel rôle jouent vos vétérinaires dans cette préparation ?
J’ai rencontré Cris Navas et Julie Dauvillier lors d’une période compliquée, lorsque mon cheval Cronos s’est blessé. C’était une première pour moi, et cela m’a poussé à revoir ma gestion. J’ai changé ma méthode d’entraînement : mes chevaux vivent plus dehors pour marcher davantage, ce qui aide à éliminer les toxines. J’ai aussi commencé à les faire trotter dans l’eau, comme le fait Karin Donckers, grâce à notre proximité avec la mer. Cela remplace certains galops et renforce leur cardio sans les fatiguer excessivement.
Julie Dauvillier m’a ensuite proposé de participer à un groupe de recherche sur la prévention des blessures chez les chevaux de concours complet, ce qui m’a vraiment intéressé. Cela m’a permis de mettre des mots sur mes sensations et de mieux comprendre certains aspects de l’entraînement.
Pouvez-vous nous en dire plus sur votre collaboration avec Cris Navas et Julie Dauvillier et l’utilisation de l’EQUIMETRE ?
À chaque galop, je pose EQUIMETRE sur mes chevaux. Cela me permet d’avoir un retour précis sur leur entraînement et leur état de forme. J’envoie ces données à Cris et Julie, qui me font un retour détaillé. C’est un véritable appui, notamment lors des compétitions, où l’on peut obtenir des retours précis sur les performances des chevaux.
J’ai d’ailleurs discuté avec des présidents de jury pour expliquer l’intérêt de cet outil, ainsi je peux utiliser EQUIMETRE lors de mes épreuves de concours complet.
Un jour, j’espère que tous les cavaliers pourront utiliser des données régulières pour prévenir les blessures. Si un cheval dépasse ses limites, nous pourrons agir en conséquence avant que des dommages ne surviennent, et ce même en concours.
Quel est votre paramètre d’analyse favori ?
Mon paramètre favori avec l’Equimetre est sans doute la symétrie au trot, notamment le pourcentage de symétrie de l’allure. Quand je vois des chiffres autour de 95 à 98%, cela me rassure énormément. Je suis assez anxieux à l’idée de manquer un détail qui pourrait signaler un problème, donc je trotte régulièrement mes chevaux en ligne droite pour vérifier leur état. Lorsque j’ai des doutes sur leur performance lors d’un galop, je me tourne vers les données pour confirmer ou infirmer mes sensations.
J’attache également une grande importance à la vitesse à laquelle le rythme cardiaque du cheval revient à la normale et récupère après l’effort. Un cheval qui a bien travaillé, sans souffrance, récupère rapidement. S’il a du mal à redescendre en rythme cardiaque, c’est souvent le signe qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Ces indicateurs sont pour moi essentiels pour garantir le bien-être et la performance de mes chevaux.
À quelle fréquence utilisez-vous EQUIMETRE et d’autres technologies dans votre quotidien ?
Je l’utilise pour chaque galop et même pour certains trottings. C’est aussi un outil utile quand je ne peux pas voir un cheval travailler lorsqu’il est avec un autre cavalier par exemple. En complément, j’utilise également un lecteur de lactates pour ajuster la préparation physique de mes chevaux.
Avez-vous un cas concret pour lequel l’utilisation d’Equimetre a été particulièrement bénéfique ?
Un exemple concret où Equimetre d’Arioneo m’a été particulièrement bénéfique concerne mon cheval, Cronos. Il s’est blessé il y a deux ans, et sur le concours, il n’a montré aucun signe visible de douleur, il n’a jamais “levé le pied”.
Grâce aux données fournies par Equimetre, nous avons pu suivre sa remise en forme tout au long de son année de récupération. Depuis le début de cette année, il a repris les concours sur de plus petites épreuves, jusqu’à retrouver une belle forme pour sa première grosse échéance, où il est devenu champion de France Pro 1. L’Equimetre m’a permis d’analyser précisément son évolution, non seulement avec mes sensations, mais aussi avec des données analytiques fiables, ce qui m’a donné une confiance supplémentaire dans sa progression et sa capacité à performer de nouveau.
Pensez-vous que ces technologies rendent l’équitation plus saine ?
Pour moi, l’objectif principal est d’éviter de blesser mes chevaux. La plus grande inquiétude pour un cavalier, c’est de savoir si son cheval est assez prêt pour une échéance. Un manque de préparation entraîne des blessures en compétition, tandis qu’un surentraînement provoque des blessures avant même d’y arriver. Chaque cheval est différent, et si ces technologies peuvent aider à réduire les blessures, cela bénéficierait autant aux chevaux qu’aux cavaliers.
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Crédit Photo : Pauline chevalier