Dans le monde du sport équestre, l’équilibre entre performance et bien-être animal est essentiel. Xavier Goupil, vétérinaire équin avec plus de 35 ans d’expérience, partage son expertise sur l’intégration des nouvelles technologies, notamment Equimetre, au sein de l’équipe de France de concours complet.
Dans cette interview, Xavier Goupil évoque les enjeux liés à l’utilisation d’Equimetre, les adaptations qu’il a apportées à sa pratique vétérinaire et la complémentarité entre haute performance sportive et bien-être équin.
Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis Xavier Goupil, vétérinaire équin. Je travaille à la fois pour la Fédération Française d’Équitation et comme vétérinaire d’équipe pour le concours complet depuis plus de 20 ans. Par ailleurs, je suis vétérinaire à l’IFCE de Saumur depuis 35 ans.
Comment arrivez-vous à concilier ces rôles ?
Je parviens à maintenir un équilibre professionnel en étant à temps plein à l’IFCE. Dans mon temps libre, j’exerce une activité libérale qui m’occupe beaucoup les week-ends et une grande partie de mes vacances, principalement pour le suivi des équipes de France de concours complet.
Quels enjeux et objectifs ont conduit la Fédération à investir dans une solution comme Equimetre pour l’équipe de France ?
Depuis longtemps, nous avons des habitudes bien établies. Ce qui est intéressant aujourd’hui, c’est notre capacité à être de plus en plus précis dans les débriefings. Avoir un matériel fiable et facile à utiliser est très séduisant. Cette année, nous avons donc pu couvrir trois galops avec Equimetre. La qualité de l’analyse et la précision des données sont non seulement intéressantes, mais également bénéfiques pour tous.
Cela vous permet-il de rassurer sur la condition des chevaux dans la perspective des Jeux Olympiques ?
Effectivement, lorsque nous avons un événement comme les Jeux Olympiques, disposer de données mesurées et précises est rassurant. Cela constitue une base solide qui nous permet d’ajuster notre stratégie entre deux galops et de nous assurer que les chevaux sont conformes à nos attentes. La sensation est très importante, mais la mesure l’est tout autant.
Cela a-t-il modifié votre approche des soins vétérinaires ? Avez-vous réajusté certaines choses ?
Oui, pour la préparation finale, avoir réalisé trois galops nous a permis d’analyser les deux premiers en profondeur. Nous avons partagé ces analyses avec les cavaliers et leurs entraîneurs, ce qui nous a permis d’ajuster légèrement le troisième galop en fonction des besoins identifiés.
Pour vous, le haut niveau et le bien-être des chevaux sont-ils compatibles ?
Pour moi, le haut niveau et le bien-être des chevaux sont entièrement compatibles. De nombreuses personnes veillent à leur bien-être, et nous sommes extrêmement attentifs à chaque détail. Il existe un entourage totalement dévoué aux chevaux et à leur performance. Nous ne devrions pas opposer ces deux notions. Tout est fait pour garantir le bien-être du cheval. Lorsque l’on lit le règlement vétérinaire de la FEI, on constate que l’introduction stipule que le cheval est souverain.
Aux Jeux Olympiques, tout est mis en œuvre pour assurer le bien-être et le confort des chevaux tout en leur permettant de performer.
Notez-vous des différences dans la gestion des chevaux selon les disciplines ?
Effectivement, le niveau d’effort requis n’est pas le même pour un cheval de dressage, qui fournit un effort peut-être plus explosif mais de courte durée. Dans le concours complet, l’effort s’étale sur trois tests, avec des périodes de récupération entre chacun d’eux. Le premier jour, le cheval doit presque se comporter comme une danseuse, tandis que le deuxième jour, il s’agit d’un véritable parcours du combattant.
Les exigences en termes d’effort sont donc très différentes, mais tout cela est géré avec un savoir-faire important de la part de nombreux intervenants.
Que pensez-vous de l’intégration des nouvelles technologies dans le domaine équin ?
Les nouvelles technologies récemment introduites dans le milieu vétérinaire équin sont très bénéfiques. Cependant, je pense qu’un vétérinaire ne doit pas perdre son expertise et son regard. La sensation et l’observation doivent primer, et les mesures doivent servir à conforter nos impressions. Pour ma part, je me rassure avec les données acquises. J’aurais du mal à imaginer qu’un vétérinaire, même en début de carrière, commence par se focaliser sur les chiffres avant de développer une compréhension intuitive des chevaux. Il est essentiel de s’approprier les choses et de bien les sentir, puis de vérifier le plus souvent possible.
Avec l’utilisation d’Equimetre, les données acquises confortent-elles votre pratique vétérinaire et votre expérience ?
Oui, les données que nous obtenons nous confortent dans notre pratique. Nous avions déjà utilisé d’autres technologies avant Arioneo, donc nous ne sommes pas partis de zéro. Les choses s’accélèrent. Cela peut paraître un peu prétentieux, mais il est vrai de dire que ces outils nous apportent une réelle sécurité. Je suis heureux d’avoir pu évoluer dans cette direction, en combinant l’expérience de terrain avec l’acquisition de données. J’ai eu la chance de vivre à une époque où cela était possible, et j’en suis satisfait.
Mots-clés :
Equimetre, Arioneo, vétérinaire, cheval, concours complet, jeux olympiques, récupération, observation, bien-être