Accueil 9 Physiologie 9 La réponse des os à la charge de travail

Entre puissance et fragilité, le cheval incarne parfaitement l’expression “colosse aux pieds d’argile”. Lors d’un effort, les os du cheval subissent une répétition de charge mécanique qui peuvent avoir un impact profond sur sa santé osseuse

De la simple pression à la fracture, nous étudierons dans cet article les différents facteurs aggravants de cette pathologie, mais également les moyens de les limiter.

De la pression à la fracture de l’os

Les os des chevaux athlètes sont soumis à une certaine pression lors d’un effort. En effet, la charge mécanique du corps du cheval lors d’efforts répétés exerce une pression sur la structure osseuse. Cette pression amène dans un premier temps l’os à s’adapter. Au fur et à mesure des entraînements, l’application d’une force biomécanique provoque une légère déformation des os. La contrainte de compression entraîne une déformation minime au départ. Cette déformation montre que le tissu osseux se développe et augmente la résistance des os.

Cependant, l’élasticité des os n’est pas éternelle. La répétition de la charge fait perdre en élasticité, l’os se fragilise et amène à la casse de la structure osseuse, que l’on appelle fracture de fatigue.

La fracture de fatigue prend la forme de microfissures au sein de structure osseuse. Elle est souvent mal connue, car complexe à voir. Cependant, certains signaux de douleur sont perceptibles, tel qu’un rythme cardiaque élevé, peuvent être détectés grâce à un monitoring régulier. 

Découvrez dans cet article comme le capteur Equimetre peut être un outil de détection de douleurs à l’entraînement.

Quels sont les facteurs aggravants ?

Le nombre de cycles de charge

Le premier facteur de la fragilité osseuse est le nombre de charges sur l’os. 

On constate que la solidité de la structure osseuse décroît avec la hausse du nombre de pressions sur cette dernière. On remarque cependant que les os sont résistants pendant un certain nombre de cycles, mais baissent radicalement à partir d’un certain seuil. Comme les microfissures sont imperceptibles, il est très difficile de déterminer à quel niveau le cheval est. On comprend donc que le degré de fatigue osseuse est proportionnel à la charge à laquelle elle est imposée.

La vitesse durant la charge

Le deuxième facteur de fragilité est la vitesse à laquelle la charge est appliquée.

En effet, la charge étant proportionnelle à la vitesse, une augmentation de cette dernière provoque donc une augmentation de la charge appliquée sur les os. Il s’agit d’un résultat mécanique, car le cheval augmente le nombre de foulées en prenant de la vitesse, ce qui provoque plus de charge sur les os à chaque fois qu’il frappe le sol à chaque foulée. Un galop très rapide est ainsi un facteur aggravant en termes de microfissures, et donc de fractures de fatigue.

Comment limiter la pression sur les os ?

Comme nous l’avons évoqué précédemment, la pression exercée sur les os entraîne une adaptation de l’os qui augmente sa résistance, en grossissant sa taille, jusqu’à une certaine limite. Cette capacité d’adaptation de l’os à la charge permet au cheval de progresser grâce à l’entraînement. Cependant, nous avons également vu que des pressions trop intenses et répétées sont la source de blessures. Afin de veiller au respect de nos athlètes équins, il existe des moyens de limiter cette pression exercée sur les os.

Un entraînement adapté

Le squelette du cheval s’adapte en fonction de l’allure à laquelle la charge est appliquée. C’est-à-dire que, par exemple, un trotteur va devoir adapter sa structure osseuse en s’entraînant au trot, et le galopeur en s’entraînant au galop. 

C’est le cas notamment de l’os cortical qui s’adapte différemment suivant si le cheval s’entraîne au trot ou au galop.

De faibles volumes d’exercice

Les os nécessitent seulement d’un faible volume d’exercice pour s’adapter ! Ainsi, deux entraînements par semaine pour un galopeur sont suffisants pour lui permettre de s’adapter correctement au niveau osseux, tout en ne produisant pas une surcharge sur ses os. 

En effet, le galop est l’allure produisant le plus de charge sur les os, il est donc important de veiller à ce que cette pression soit la plus minimale possible, tout en permettant une progression par l’adaptation de l’os.

Une baisse de la distance

Enfin, la charge étant proportionnelle à la vitesse, il est important de veiller à ce que la distance soit réduite ou maintenue lors des travaux où la vitesse est augmentée. De courtes poussées de vitesses sont le meilleur moyen de permettre aux os de s’adapter, tout en ne produisant pas de surcharge inutile causée par une distance trop longue. 

Conclusion

En conclusion, il est indéniable que la charge exercée sur les os du cheval exerce une influence significative sur leur santé et leur performance. Les os des chevaux, malgré leur robustesse apparente, sont soumis à des contraintes complexes à chaque réalisation d’un effort. Il est donc important de comprendre le fonctionnement de leur structure osseuse, de manière à minimiser le plus possible son endommagement.

SOURCES :

Webinar animé par Prof. Chris Whitton / Université de Melbourne.

Mots-clés : os, charge, structure osseuse, pression, Equimetre Vet

Crédit photo : @scoopdyga